Davide Morselli

Axes de recherche | Projets et contrats | Collaborations |

Axes de recherche

L'influence sociale

Cet axe s'intéresse à approfondir l'étude de l'influence sociale, avec un focus particulier sur la relation entre les individus et l'autorité. Dans ce cadre, j'ai collaboré pendant plusieurs années avec Stefano Passini de l'Université de Bologna, et ensemble, nous avons proposé (Morselli & Passini, 2011, 2012b; Passini & Morselli, 2009, 2010a, 2010c) une approche dynamique et multi-factorielle en fusionnant les théories classiques sur l'influence sociale (p. ex., Hollander, 1980; Kelman & Hamilton, 1989; Milgram, 1974) avec la théorie des représentations sociales (p. ex., Doise, 1985; Marková, 2003; Moscovici, 1961). Selon cette approche, la relation que les individus établissent avec une autorité se base sur une représentation de la relation avec l'autorité comme structure sociale. Cette représentation peut être complexe, dans le sens qu'elle peut être fondée sur la coexistence de facteurs apparemment en contradiction, comme l'obéissance et la désobéissance. Cette consistance n'est pas contradictoire si on prend en considération la multidimensionalité des concepts opposés. Selon cette théorie, les configurations complexes de la représentation du rapport avec l'autorité sont caractérisées par une vision non-simpliste du réel, une attitude critique vis à vis de l'autorité basée sur le jugement du contexte et la volonté d'améliorer l'autorité elle-même (Morselli, 2011; Passini & Morselli, 2009). Cette théorie que Passini et moi-même avons développée et vérifiée dans plusieurs études a amené une contribution importante dans la recherche en psychologie sociale au niveau internationale (p. ex., Gibson, 2013; Reicher, Haslam, & Smith, 2012), mais aussi au delà de ce domaine disciplinaire spécifique (p. ex., Macdonald, 2009) et au delà de l'académie (p. ex., Persaud & Bruggen, 2014).

Le changement social

Cet axe consiste dans l'étude de deux aspects de la relation entre individu et contexte. Le premier s'adresse à des processus d'influence des contextes sociaux sur les individus. C'est un thème classique dans les sciences sociales, qui a été étudié avec différentes méthodes, et en particulier avec des outils statistiques multi-niveau, par rapport auxquels j'ai développé une bonne expertise au cours des années. Dans ce domaine j'ai publié un article sur l'influence des contextes institutionnels sur le rapport entre valeurs personnelles et confiance dans les institutions (Morselli, Spini, & Devos, 2012), un chapitre du livre sur les effets de l'hétérogénéité ethnique sur les attitudes de tolérance et d'anomie dans les contextes de l'après-guerre en Bosnie (Morselli & Passini, 2014), un manuscrit en révision sur les effets des caractéristiques psycho-sociales et économiques des cantons en Suisse sur la perception du future (Morselli, 2014), et un manuscrit en préparation sur les effets de la vulnérabilité collective pendant la guerre en ex-Yougoslavie (Spini, Morselli & Elcheroth, in préparation). Dans ce cadre je me suis aussi occupé, en équipe avec d'autres chercheurs de LINES, du développement d'une nouvelle méthodologie pour l'analyse multi-niveau, qui prend en compte la proximité spatiale entre différents contextes (Elcheroth et al., 2013; Junge, Penic, Cossuta, & Elcheroth, 2013; Morselli, Cossuta, Junge, & Penic, 2014).
A côté de l'étude de l'influence des contextes sur les individus, je me suis aussi occupé, dans une perspective complémentaire, de la manière dont les changements au niveau individuel peuvent favoriser des changements sociétales. En lien avec la théorie de représentations sociales de l'autorité, j'ai développé avec Stefano Passini, l'hypothèse de la désobéissance prosociale (Passini & Morselli, 2009).

Les parcours de vie

Cet axe vise à mettre en lien les événements de vie individuels avec leur contexte (soit micro comme la famille ou les groupes sociaux, soit macro comme le cadre socio-culturel et économique). Le but de cette approche est de développer une perspective analytique que renvoie une image non-réductionniste des phénomènes sociaux, en focalisant en même temps sur la spécificité des parcours de vie, ainsi que la complexité des contextes sociaux (p. ex., Morselli, 2014; Perrig-Chiello, Hutchison, & Morselli, 2014; ?).
A ce sujet je suis coordinateur du groupe de recherche Collective dimensions of vulnerability and resilience dans le projet du NCCR LIVES Processus de vulnérabilité au cours de la vie adulte. Au sein de ce projet, j'ai travaillé depuis 2011 en réseau avec le Panel Suisse de Ménages et FORS au développement des outils de collecte de données biographiques, avec un focus particulier sur les méthodes rétrospectives. En particulier j'ai été responsable pour le développement d'un calendrier de vie utilisé pour la collecte de données du troisième échantillon du Panel Suisse de Ménages (Morselli et al., 2013).
Le calendrier de vie est un outil d'enquête particulièrement utile pour la collecte des données biographiques. Cet outil aide le répondant à mieux placer les événements de vie dans une chronologie temporelle (Belli, 1998), et permet aussi de replacer les individus et les événements de vie dans les différents contextes spatiaux (p. ex.,, régions, villages), reliant les événements de vie à des contextes sociaux, culturels et historiques spécifiques (Morselli, Dasoki, et al., 2014).

Partagez:
Unicentre - CH-1015 Lausanne
Suisse
Tél. +41 21 692 11 11
Swiss University